L’activité sexuelle fait-elle brûler des calories?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les adultes de moins de 65 ans devraient pratiquer au moins 150 minutes d’une activité physique d’intensité modérée chaque semaine, ou au moins 75 minutes hebdomadaires d’une activité physique intense, ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée à forte.

La question de la perte de poids est un sujet vieux comme le monde. Même si tout le monde connait de principe ce qu’il faut pour perdre du poids, il n’en demeure pas que les méthodes pour y arriver et maintenir un poids idéal sont très variées, avec des pourcentages de réussite variant d’un individu à l’autre. 

Il est bien connu que pour perdre du poids et maintenir un poids idéal pour une bonne santé, les 2 principes suivants doivent être mis en place :

  1. Modifier ses habitudes alimentaires pour manger équilibré en qualité (protéines, lipides, glucides, vitamines) et en quantité (portions utiles) 
  2. Faire une activité physique pour brûler des calories (dépense énergétique). 

Débuter une activité sportive n’est souvent pas équivalent à « prendre du plaisir », et associe un sentiment de contrainte, une obligation qui souvent, est rapidement abandonnée, tant la notion de « plaisir de faire du sport » n’y est pas. 

Alors, et si l’activité sexuelle était le moyen de « prendre du plaisir » en faisant de l’activité physique ?

Quelle dépense calorique a – t – on au cours de l’activité sexuelle ?

Jusque récemment, les études faites pour étudier l’énergie utilisée au cours de l’acte sexuel ont utilisé comme critère de mesure la fréquence respiratoire, le rythme cardiaque ou la pression artérielle au cours de l’acte. Il ressort de ces études qu’il existe une augmentation de la consommation d’oxygène, de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle au cours de l’acte.

L’orgasme au cours de la masturbation associe une augmentation du rythme cardiaque de 37%, alors que l’acte sexuel avec le partenaire en position de missionnaire (homme au-dessus) induit une augmentation de 51% des battements cardiaques à l’orgasme. 

Toutefois, il faut noter que cette augmentation de la fréquence cardiaque est moins élevée que celle induite au cours d’une véritable exercice physique.

La quantification en temps réelle de la dépense énergétique au cours de l’acte sexuel, dans les conditions de vie réelle, n’est pas chose aisée compte tenu de facteurs diverses tels que l’intimité, l’absence de spontanéité, la nécessité de porter des capteurs de mesures de la dépense calorique. Toutefois, cette dépense calorique (exprimée en kilocalories, kcal) a pu être évaluée scientifiquement.

Des chercheurs canadiens ont évalué la dépense énergétique au cours de l’acte sexuel chez des jeunes adultes, dans leur environnement naturel. Par la suite, ils ont comparé la dépense énergétique à celle d’une épreuve physique d’intensité modérée.

Il en ressort que les hommes ont une dépense énergétique plus importante (101 kcal soit 4.2 kcal/min contre 69 kcal soit 3.1 kcal/min) que les femmes au cours de l’acte sexuel. 

Comparé à une activité sportive, l’acte sexuel ne représente que 38% de la dépense énergétique d’une activité physique d’intensité moyenne.

Quand on évalue l’intensité de l’effort, c’est à dire la consommation en oxygène par l’unité de mesure MET (prise d’oxygène de 3,5 ml par kilo de poids corporel par minute, 1 MET correspond à l’énergie dépensée d’une personne au repos), le rapport sexuel (avec 5.8 METS) est bien en dessous d’une activité sportive d’intensité modérée (8.1 METS).

Pour comparaison, l’intensité de l’acte sexuel est légèrement supérieure à un exercice physique de marche d’intensité modérée à 4.8 km/h

L’activité sexuelle peut-elle être considérée comme une activité sportive ?

Même si la dépense calorique au cours de l’acte sexuel n’est que, un peu plus du tiers (38%) de celle de l’activité sportive modérée, l’intensité des 2 sont proches (5.8 METS contre 8.1 METS pour l’activité sportive).

Alors oui ! L’acte sexuel peut être considéré dans une certaine mesure comme une activité physique. 

Selon la position sexuelle adoptée au cours de l’acte sexuelle, il est possible d’augmenter la dépense calorique au rythme et durée des positions

Mais en terme de dépense énergétique, l’acte sexuel ne peut remplacer l’exercice physique.

17 thoughts on “L’activité sexuelle fait-elle brûler des calories?

  1. Très enrichissant comme d’habitude. J’aurais toute fois une question. Au début vous faites une comparaison de variations du rythme cardiaque en fonction de l’activité. Y a t-il un lien entre la variation de la fréquence cardiaque lors d’une exercice et la quantité de calories perdues??

    1. Chère Monique, question intéressante. Le lien entre fréquence cardiaque et dépense calorique est très indirect et dépend du type d’effort, de la qualité, l’intensité et la durée de l’effort. Dans notre cas spécifique, l’article n’a pas établit un lien entre fréquence cardiaque et dépense calorique, mais relate que les scientifiques ont utilisé ce paramètre pour évaluer l’effet de l’activité sexuelle sur le métabolisme. Les études faites sur l’activité sexuelle ont rapportées entre autre que la fréquence cardiaque, respiratoire et la pression artérielle au moment de l’orgasme augmentent. Toutefois le rythme cardiaque ne saurait être utilisé pour une réelle quantification directe de l’activité physique

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  2. Sujet très intéressant. Peut on cependant affirmer que pour certains patients il vaut mieux réaliser un bilan cardio avant de poursuivre cette activité physique ?!?

    1. Observation pertinente Pol. Comme le montre bien les études, l’activité sexuelle peut être considérée comme une activité physique suivant l’intensité et la dépense calorique envisagée. L’acte sexuel selon le type de position, l’intensité, la durée, la dépense énergétique requise, les personnes avec un risque de collapsus cardiovasculaire devraient se limiter à une activité nécessitant des efforts peu importants. De plus, l’acte sexuel est bénéfique pour le corps. A mon avis, pas besoin d’un bilan cardiovasculaire pour avoir des relations sexuelles. Toutefois, un bilan peut être recommandé pour les personnes connues avec une santé cardiovasculaire fragilisé et avec voulant intensifier les efforts au cours de l’acte. Les personnes ne connaissant pas leur statut cardiovasculaire, mais avec des risques cardiovasculaires élevés( tabagisme chronique, obésité, diabète mal équilibré, personnes à risque d’accident thromboembolique) et dont la santé cardiovasculaire pourrait être fragilisée, devraient faire un bilan d’effort cardiovasculaire avant de débuter une activité physique sexuelle intense.
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  3. Bonsoir. Merci beaucoup pour l’enrichissant article. Est-ce qu’il existe des études sur la dépense calorique en fonction des positions ?

    1. Merci Dr Chocolat, article intéressant .

      Peut on dire que l’activité sexuelle pourrait s’avérer dangereuse, voire fatale chez les personnes avec santé cardiovasculaire fragile???

      Existe t-il des cas ou le médecin pourrait déconseiller voir même interdire l’activité sexuelle chez un individu?? Si oui, lesquels ??

      1. Ma chère Berthe, le médecin qui interdit l’activité sexuelle à ces personnes, je pense qu’elles ne retourneront jamais chez ce médecin. L’activité sexuelle, en plus du plaisir physique, est un bien physiologique pour le corps, contribue à une bonne irrigation sanguine, améliore la santé mentale et des études montrent même qu’il améliore la santé et augmente la longévité. De plus, l’activité sexuelle, comme tu l’as vu dans l’article, induit une dépense énergétique bien en dessous d’une activité physique de moyenne intensité. Donc, sauf en cas très très exceptionnel, je ne recommanderais pas l’arrêt de l’activité sexuelle, même en cas de risque cardiovasculaire important.

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        1. Merci Dr CHOCOLAT ??
          c’est ce que je penses aussi? , l ‘activité sexuelle bonne pour la santé ???,
          A pratiquer sans modération j’espère ?????

    1. Chère Doris, le moment de l’orgasme apporte un pic hormonal qui contribue aussi à une dépense énergétique. En absence d’orgasme, on dépense aussi des calories au cours de l’acte sexuel. Plus l’acte sera intense et prouesse physique et sur la durée, plus la dépense calorique sera importante. Mais, cette dépense calorique, comme stipulée dans l’article, ne peut être équivalent à une dépense nécessaire d’une activite sportive classique pour perdre du poids.

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    1. Chère Telly, réponse difficile, car dépendant de beaucoup de paramètres inter-individus. La perte de poids (en terme de kilogramme) en fonction de l’activité physique est très dépendante du métabolisme de base de chacun, et de la qualité et quantité d’exercice fournis dans un contexte d’apport nutritionnel contrôlé. En d’autre terme, dans les mêmes conditions, 2 individus ne perdront pas le nombre de kg, mais pourront avoir la même dépense en calories.

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      1. Existe t il des données sur le temps d activité sexuelle nécessaire à la perte de poids? Par exemple 1 kilogramme? On a déjà été dans cette situation où le patient te dira je fais un tel temps? Dans ce cas est ce considéré comme sport?

        1. Chère Danie, ta question rejoint celle de Telly à laquelle j’apporterai la même réponse.
          Réponse difficile, car dépendant de beaucoup de paramètres inter-individus. La perte de poids (en terme de kilogramme) en fonction de l’activité physique est très dépendante du métabolisme de base de chacun, et de la qualité et quantité d’exercice fournis dans un contexte d’apport nutritionnel contrôlé. En d’autre terme, dans les mêmes conditions, 2 individus ne perdront pas le nombre de kg, mais pourront avoir la même dépense en calories.

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  4. Merci beaucoup pour cet article enrichissant.
    Serait il alors légitime de recommander une activité sexuelle à ceux qui sont plus réticents à pratiquer une activité physique standard? Que conseiller aux patients avec condition cardiaque délicate?

    1. Chère Danie, l’activité sexuelle dans sa durée et son intensité (de faisabilité) ne peut remplacer une activité sportive de moyenne intensité, dans l’objectif de perdre du poids, comme tu l’as vu dans l’article. Donc même on dépense des calories pendant l’acte sexuel, c’est insuffisant (en principe) pour atteindre la quantité suffisante pour induire une perte de poids
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